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Seniors au travail : les métiers où ils restent indispensables

Une étude de la Dares, publiée en septembre 2025, dresse un panorama précis des métiers exercés par les seniors.
Les métiers « ordinaires »… et les autres
Premier constat : les seniors ne travaillent pas seulement dans des professions de niche. Agents d’entretien, enseignants et cadres administratifs ou financiers forment le trio de tête. « Les seniors occupent encore les postes les plus répandus de l’économie », note la Dares. Mais certains métiers leur sont beaucoup plus spécifiques : aides à domicile, agriculteurs, médecins, secrétaires ou conducteurs. Ces professions regroupent 8,4 % de l’emploi des seniors, deux fois plus que chez les moins de 55 ans.
Services aux particuliers et indépendance
Les plus de 55 ans sont surreprésentés dans les métiers des services à la personne. Près de la moitié des employés de ménage à domicile et 35 % des aides à domicile sont des seniors. À l’inverse, ils sont quasiment absents de l’informatique ou des télécoms. Douze professions se distinguent particulièrement, parmi lesquelles agents d’entretien, aides à domicile, agriculteurs ou dirigeants d’entreprise.
Ces métiers se caractérisent par un recours accru au travail indépendant et à l’emploi direct par des particuliers. Plus d’un senior sur cinq y travaille à son compte. Ils sont aussi plus souvent employés ou ouvriers non qualifiés, et davantage à temps partiel, souvent choisi.
Ces métiers se caractérisent par un recours accru au travail indépendant et à l’emploi direct par des particuliers. Plus d’un senior sur cinq y travaille à son compte. Ils sont aussi plus souvent employés ou ouvriers non qualifiés, et davantage à temps partiel, souvent choisi.
Des conditions de travail plus dures
Ces métiers « spécifiques aux seniors » exposent davantage aux risques physiques : rester debout, porter des charges, manipuler des produits dangereux. Un tiers des salariés de ces professions déclarent une forte pénibilité, contre un quart en moyenne. Chez les agriculteurs seniors, le chiffre grimpe à sept sur dix. Les risques psychosociaux, eux, ne se distinguent pas particulièrement.
Embauches rares et contrats courts
Si les seniors représentent un actif sur cinq, ils sont beaucoup moins recrutés : entre 2013 et 2024, seuls 0,2 % d’entre eux ont été embauchés chaque trimestre, contre 3,7 % des moins de 55 ans. Les métiers qui ouvrent leurs portes aux plus âgés restent majoritairement peu qualifiés : entretien, aide à domicile, services domestiques. Mais des exceptions existent : les formateurs, notamment, affichent un taux d’embauche élevé pour cette population.
Les contrats proposés sont aussi plus précaires : près de la moitié des embauches de seniors se font en CDD de moins de six mois ou en intérim. « Les seniors entrent souvent par la petite porte », observe la Dares, rappelant que la stabilité reste l’apanage des plus jeunes.
Les contrats proposés sont aussi plus précaires : près de la moitié des embauches de seniors se font en CDD de moins de six mois ou en intérim. « Les seniors entrent souvent par la petite porte », observe la Dares, rappelant que la stabilité reste l’apanage des plus jeunes.
L’exemple allemand
La comparaison avec l’Allemagne souligne le retard français. Outre-Rhin, 75 % des 55-64 ans travaillent, contre 60 % en France. Là aussi, les seniors sont présents dans les métiers peu qualifiés ou indépendants, mais certaines différences apparaissent : enseignants en France, ouvriers qualifiés de l’assemblage en Allemagne.
Un enjeu social et économique
À l’heure où l’âge de départ à la retraite est repoussé, la question du maintien dans l’emploi des seniors devient cruciale. Or ces derniers restent concentrés dans des métiers exigeants, parfois précaires et rarement porteurs de nouvelles embauches. Adapter les conditions de travail, sécuriser les parcours et reconnaître ces professions apparaissent comme des leviers indispensables pour relever le défi du vieillissement de la population active.