UNEA en action

Discours d'investiture du nouveau président de l'UNEA, Stéphane Foisy

Publiée le 25 Mai 2016 par Stéphane Foisy
Discours de Stéphane Foisy, nouveau président de l'UNEA, élu lors de l'Assemblée générale du 21 mais 2016.
Mesdames, Messieurs, 
Chères dirigeantes, chers dirigeants, 
Quel plaisir de venir ce soir, devant vous, en tant que Président de l’UNEA. 
C’est une charge et une responsabilité des plus importantes que vous venez de me confier. Je souhaite vous en remercier et je porterais, soyez en certain, tous mes efforts à vous représenter en tous lieux, en toute circonstance, contre vents et marées s’il le faut.
D’abord, je souhaiterais vous faire part de mes émotions. Elles sont fortes et nombreuses. Je suis fier pour mes patrons, les salariés coopérateurs de TPC, dont les coopérateurs handicapés, d’être aujourd’hui le deuxième président de l’UNEA de leur entreprise. C’est une première. 
Je suis ému de prendre la suite de Jean-Marc Froger pour qui j’ai un profond respect et qui a su, pendant ces 4 dernières années, défendre et promouvoir notre modèle d’entreprise. Il a aussi permis au Conseil d’administration, au Bureau exécutif, à nous, ses proches, de nous épanouir librement dans notre volonté commune de construction. Nous pouvons encore une fois l’applaudir. 
J’ai de la joie à succéder à tous ces anciens présidents qui ont œuvré chacun avec leurs forces et leurs convictions à faire de notre modèle ce qu’il est aujourd’hui et de notre réseau, l’incontournable. 
Je ne peux tous les citer mais pour ceux que j’ai connu Régis Roncin, Jean-Michel Queguiner, Jean-Pierre Dumont, Hervé Knecht, Désiré Mahé, Denis Simiand, Guy Lacan, Sébastien Citerne, Jean-Denis Martin. Je tiens à leur affirmer tout le respect que j’ai pour eux et, sachez-le, je ressens ma mission comme une brique que je dois porter à l’édifice pour que d’autres puissent ensuite continuer de construire.
Je suis rempli d’humilité face à la tâche qui m’incombe désormais 
La présidence de l’UNEA c’est aussi un programme. Le rapport d’orientation en a donné les grandes lignes hier soir. 
La priorité des priorités c’est de donner de la visibilité à notre secteur.Nous sommes des créateurs d’emploi avant tout ! Ne l’oublions pas. C’est notre ADN d’entrepreneur : construire, bâtir, grandir. A l’heure où notre pays cherche à lutter contre le chômage de masse, je vous avoue que j’ai de la peine pour ceux qui n’ont pas compris que nous étions une solution rapide, efficace, pertinente pour créer de l’emploi vers les plus fragiles et, en plus, en faisant faire des économie à l’Etat !!! 
J’accueillerai dès la semaine prochaine, bien volontiers, avec enthousiasme, le chargé de l’enquête IGAS IGF, puisque le gouvernement s’interroge ainsi, je cite : « les mécanismes actuels de soutien aux entreprises adaptées méritent l'engagement d'une réflexion visant à obtenir une meilleure capacité à accompagner les entreprises adaptées ». Il s’agit d’une réponse du gouvernement suite à une Question de Monique Rabin, Députée de Loire Atlantique. 
J’affirme que nous avons démontré notre capacité à créer, nous avons démontré notre bien fondé, nous avons démontré notre rentabilité, alors réfléchissez vite au moyen d’apporter, le plus rapidement possible, une visibilité à notre secteur, à ceux qui sont au chômage depuis 1 an et demi, deux ans, trois ans et qui savent que leur handicap diminue gravement leur chance de retrouver un emploi! 
Dans votre réflexion, je vous en prie ne nous inventez pas un je ne sais quoi, mais plutôt faite fonctionner proprement, simplement ce qui existe. La loi de 2005 a été un vrai progrès pour notre secteur, utiliser son cadre, son esprit, et si vous voulez véritablement améliorer le fonctionnement repousser les freins du contingentement.
J’en profite pour rappeler que le cœur de l’UNEA c’est son lobbying militant. Toutes nos actions sont importantes mais ce que nous devons protéger sans concessions, c’est ce lobbying militant. 
Il est essentiel que les représentants nationaux, les députés, les sénateurs puissent être sensibilisés au-delà de la mission nationale qui nous incombe et, donc, sur leur territoire. 
Parce que c’est là que nous agissons, parce que c’est là que nous amenons des solutions. Qu’ils comprennent et qu’ils sachent le bien fondé de nous soutenir. 
Notre pire ennemi, le pire ennemi de la personne handicapée, c’est la méconnaissance de ceux qui doivent prendre des décisions pour elles, pour nous. 
Nos plus grands porteurs sont ceux qui ont pris le temps de nous visiter, de nous comprendre sans a priori, de parler avec les personnes handicapées. C’est aussi simple que ça.
Le maillage, du plus fin au plus proche, de nos Entreprises Adaptées est essentiel, mais il y a également une nouvelle dimension que nous devons prendre : c’est celle de l’Europe. Nous avons à maintes et maintes reprises eu des échanges avec les autres pays européens, hier lors de notre assemblée générale. Nous avons, avec l’organisation espagnole, concrétisé un premier jalon. Il est l’heure dès à présent d’écrire avec les autres organisations européennes, les fondements de l’inclusion sociale professionnelle des personnes handicapées les plus fragiles dans un modèle entrepreneurial.
L’UNEA, le GAP, le GAP UNETA entre ce jour dans sa trentième année d’existence. Nous avons été créés à Brive en 1987 ; nos statuts ont été déposés à Montluçon. Nous devrons, tout au long de l’année, remonter notre histoire, honorer ceux qui ont construit notre modèle, ceux qui ont œuvré pour que les personnes handicapées soit reconnues pour leurs compétences, pour leurs capacités à s’adapter, pour exister et être reconnues comme des salariés à part entière dans de vraies entreprises. 
En 2017, je vous l’annonce dès à présent, nous magnifierons le passé par une vision d’avenir : la création de l’association européenne des Entreprises Adaptées. Notre congrès se tiendra au sein des instances européennes.
Passé et vision d’avenir n’ont du sens que si nous savons nous inscrire dans une continuité. La continuité c’est aller au bout du cap qui a été fixé :
  • la territorialisation : élément clé du développement de notre réseau, elle doublera les effectifs de l’UNEA, dans l’opérationnalité, dans une diversité d’actions au plus près du besoin. Elle sera la réponse à l’accompagnement nécessaire à notre première mission qu’est la création d’emploi ;
  •  la RSE qui valorise notre savoir-faire, nos valeurs, est le moyen le plus objectif de mesurer l’innovation réel dont font preuve les Entreprises Adaptées ;
  • Et enfin la professionnalisation qui, plus qu’un cap, doit être l’outil qui permet à la personne de s’inclure professionnellement dans la société, d’être reconnue pour ses compétences et ses capacité d’adaptation, d’être le véritable acteur de son parcours professionnel.  
A ce sujet, je souhaiterais évoquer un point imminemment sensible, sur lequel, nous le savons, depuis notre création nous avons été régulièrement « chahutés » pour ne pas dire autre chose… la mobilité externe ! 
Il y a toujours une personne bien-pensante, pleine de bonnes intentions, mais toujours éloigné du terrain pour imaginer que les Entreprise Adaptées devraient être réduites à une passerelle pour les personnes handicapées, que nos Entreprises Adaptées ne seraient pas de vraies entreprises, que compte tenu de nos financements nous devrions avoir des quotas de sortie… Ce qui me révolte dans ces approches, ce n’est pas leur méconnaissance de notre modèle ou leur manque de réalisme vis-à-vis de la réalité de la situation économique de notre pays et du niveau de chômage et d’exclusion. Non ! ce qui me révolte profondément c’est leur manque de respect vis-à-vis des personnes handicapées. 
Arrêtez de les sous-estimer. Ce ne sont ni des imbéciles, ni des moutons. Ces personnes que nous représentons, nous les dirigeants d’Entreprises Adaptées, nous les connaissons bien, leur capacité à réfléchir et à défendre par elles-mêmes leurs intérêts propres. C’est le symbole d’une inclusion réussie. 
Comme nous, elles sont prêtes à changer de job si elles ne se sentent pas en risque, si elle gagnent plus, si elles peuvent faire valoir leurs compétences et obtenir encore un peu plus de reconnaissance. 
Alors Mesdames, Messieurs les bien-pensants, si vous voulez que le chiffre de 500 000 personnes handicapées au chômage diminue, ne cherchez pas à contraindre, vous n’obtiendrez rien. Cherchez plutôt à mettre en exergue ce qui est fait dans les Entreprises Adaptées, pour que les entreprises classiques, les institutions, le service public comprennent qu’il est possible, et même bénéfique, d’inclure des personnes handicapées et pas seulement pour faire figuration. 
Je tiens à rappeler qu’il est essentiel aussi de regarder la réalité du flux dans nos Entreprises Adaptées. En 2015, via le réseau Kheops des CAP emploi, c’est près de 4000 contrats de travail signés que nous ne pouvons manquer de rapprocher aux 500 aides postes supplémentaires.
Je tiens à préciser que j’ai des révoltes, que je n’ai pas peur des combats mais que pour autant ma vision est positive parce que je crois en l’homme et en sa capacité à évoluer favorablement.
Je proposerai au Conseil d’administration de travailler et d’émettre sur le sujet de la mobilité comme sur d’autres sujets, des positionnements afin de rendre le plus lisible possible notre secteur. Il y a d’ailleurs un sujet qui me tiens à cœur et sur lequel je souhaiterais que l’on puisse se pencher, c’est celui de la transmission de nos Entreprises Adaptées et, par-delà, amener à ce que l’on puisse, entre nous, réfléchir sur la gouvernance de nos Entreprises Adaptées.
Sans transition, et pour que chacun d’entre nous ne l’oublie pas, l’UNEA, dans son propre développement, doit multiplier et faire évoluer ses sources de financement afin de rendre possible ses actions. Tous comme nous le faisons dans nos entreprises, nous devons, au sein de notre réseau, nous professionnaliser sur tous nos aspects, adhérent, élu, professionnel, dans un esprit militant. 
Enfin, et pour conclure mon discours, je souhaiterais remercier tous ceux qui me supporte dans les deux sens du terme et au quotidien. Merci également à Sébastien Citerne, qui effectue un travail considérable, ses équipes qui nous permettent de démultiplier nos actions, les membres des bureaux avec qui j’ai travaillé depuis 6 ans et qui m’ont réellement fait grandir, les membres du Conseil d’administration, les Délégués régionaux, et, vous, les dirigeants de nos si belles Entreprises Adaptées.
Merci  ! 

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