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Les toutes premières statistiques sur la formation dans les très petites entreprises dévoilées par le Céreq

Des disparités marquées par la taille et le secteur
- Seules 25 % des très petites entreprises (TPE) ont formé au moins un de leurs salariés via des cours ou stages en 2021, contre 97 % des entreprises de 250 salariés et plus.
- Au sein même des TPE, les disparités sont importantes : le taux passe de 16 % pour les entreprises mono-salarié à 46 % pour celles comptant 6 à 9 salariés, suggérant un seuil critique autour de 6 employés.
- Les secteurs d'activité révèlent également des contrastes saisissants. Tandis que les TPE de la finance et de l'immobilier affichent des taux de recours respectifs de 43 % et 35 %, celles de l'agriculture et de l'hébergement-restauration ne sont que de 18 % et 14 %.
Source : Céreq, Dares, France compétences, Enquête Formation Employeur 2021.
Des finalités et des contenus similaires aux grandes entreprises
- Comme dans les entreprises plus grandes, la formation vise principalement l’adaptation au poste de travail (56 % des TPE formatrices) et la réponse à des obligations réglementaires (33 %), notamment dans les secteurs très normés comme les transports ou la construction.
- Les compétences techniques dominent, mais dans certains secteurs, comme la construction ou l’enseignement, les TPE misent aussi sur des compétences transversales, comme le travail en équipe.
Quand elles forment, les TPE le font intensivement
- Même si elles forment moins en moyenne, les TPE qui s'engagent dans la formation le font plus intensivement que les plus grandes entreprises : elles forment en moyenne 59 % de leurs salariés (contre 41 % dans les entreprises de 10 à 49 salariés) et consacrent 40 heures de formation par stagiaire (contre 27 heures dans les entreprises de 50 salariés et plus).
- Cette intensité s'explique notamment par la nécessité de répondre aux obligations réglementaires (33 % des TPE formatrices) et d'adapter les salariés à leur poste (56 %), mais aussi par une volonté de fidélisation du personnel dans des secteurs en tension.
L'accompagnement externe, un levier encore sous-exploité
- L'étude met en lumière l'importance cruciale de la structuration interne et de l'accompagnement externe. Par exemple, les TPE du secteur financier, qui disposent plus souvent d'une personne dédiée à la formation (32 % contre 15 % en moyenne) et sollicitent davantage leur OPCO (20 % contre 11 %), présentent les meilleurs résultats en matière de formation.
- Face à ces constats, l'étude souligne l’intérêt de dispositifs comme la Prestation de Conseil en Ressources Humaines (PCRH), dont le nombre de bénéficiaires a explosé de 1 178 en 2020 à 6 347 en 2021. Ces accompagnements personnalisés permettent aux TPE de structurer leurs pratiques RH et d'identifier leurs besoins en formation.
"L'absence de recours à la formation peut être interprétée comme le reflet d'un manque de structuration plutôt que d'un manque de besoins", analyse l'auteur Jean-Marie Dubois. L'étude plaide pour un accompagnement externe renforcé, notamment via les OPCO, pour aider ces entreprises à identifier leurs besoins en compétences et mettre en œuvre des actions adaptées. Cette problématique revêt une importance particulière dans le contexte de tensions sur le marché de l'emploi et de transformation numérique, où la montée en compétences devient un enjeu pour la compétitivité des entreprises, quelle que soit leur taille.